mikesp 10516 - 25/03/2014 09:54:15 Une Miss bien cuite, peut-être. faut voir. On inscrira ça au menu.
petit canaillou 10517 - 25/03/2014 13:35:24 Tu as des envies carnassières et cannibales Mike . Remarque , manger un proche c'est l'aimer beaucoup.
Iris 10518 - 27/03/2014 00:11:10 modifié le 27/03/2014 20:25:32 Petite digression culturelle à propos des liens de domination et soumission au cinéma ou dans la littérature. Le sadomasochisme pur et dur a lui aussi en quelque sorte ses "Roméo et Juliette" et ses passions tout autant dévorantes que ténébreuses. L'amour même dévoyé n'en reste pas moins l'amour et c'est d'ailleurs la seule chose qui à mes yeux sauve certains scénarios SM et me les rend personnellement non seulement supportables mais parfois dignes d'intérêt. Témoin ce film relativement ancien que j'ai revu tout récemment non sans une certaine émotion ambivalente déjà ressentie il y a plusieurs années, "Portier de nuit"... Quand je parle d'ambivalence je veux dire qu'il ne s'agit pas vraiment pour moi d'un émoi d'ordre érotique mais plutôt d'une émotion d'un autre ordre que j'ai du mal à définir. Comme une mise à jour de la part d'ombre et de lumière que nous portons tous dans les plus profonds recoins de nous et à laquelle le film en question nous demande inéluctablement de nous confronter. Peut-être un certain nombre d'entre vous ont-ils le scénario encore en mémoire ? Un bref résumé néanmoins pour ceux qui ne l'auraient pas présent à l'esprit : à l'accueil d'un hôtel de la capitale autrichienne à la fin des années 50, une femme anciennement rescapée des camps nazis et devenue au sortir de la guerre l'épouse d'un célèbre chef d'orchestre, croise au hasard de ses déplacements musicaux un de ses anciens tortionnaires, ex officier SS, dont elle fut jadis la proie, le divertissement érotique dans des soirées-cabaret et la maîtresse soumise. Deux êtres entre lesquels avait fini par se développer une attraction incontrôlée et partagée. Quelque quinze années plus tard, entre l'homme désormais torturé par sa conscience et contraint de fuir le monde diurne pour échapper à la lumière des regards et la femme aux yeux subitement tout aussi fascinés que traqués, se produit à l'Opéra sous les notes de la "Flûte Enchantée" une scène inoubliable : leurs regards se croisent, s'affrontent, se toisent, des frémissements tangibles resurgissent dont on peut aisément pressentir qu'ils sont tout autant de plaisir que d'effroi, les désirs irrépressibles renaissent, prélude aux retrouvailles des corps... Et c'est ensuite en reproduisant presque à l'identique le climat de violence et de désir de jadis, de cruauté et de volupté, d'humiliation et de sensualité qu'ils vont parvenir jusqu'à l'épuisement dans le huit clos d'une chambre à rejouer leur ténébreux passé avant que celui-ci ne les rattrape de manière aussi inéluctable que funeste. Un film poignant sur l'implacable mémoire où bourreau et victime, désormais scellés par un même destin, ont eu beau chacun à leur manière déployer une stratégie d'oubli, ils s'avèrent incapables au niveau du désir d'emprunter une autre peau que celle de jadis et découvrent qu'ils ne sont tout simplement plus rien l'un sans l'autre. Qu'est-ce qui m'a touchée et émue dans ce scénario pour le moins ténébreux qui trouve sa source non dans le déploiement d'un jeu mais dans les plus sombres heures de l'Histoire humaine ? Le visage et la personnalité d'une femme captive et enchaînée qui bascule de l'innocence bafouée au vertige des sens, de la peur au désir incontrôlable - rôle magistralement interprété par Charlotte Rampling dont tout l'être exprime une extrême ambivalence, tout à la fois une farouche détermination et une infinie vulnérabilité. Une femme qui découvre qu'elle n'avait en elle de la liberté retrouvée que l'illusion et ne peut plus éprouver l'amour qu'à travers la fascination, le plaisir qu'à travers l'humiliation et à travers celui qui la lui infligea... Ceci dans une relation au-delà ou plutôt en-deçà du bien et du mal et qui se sait au fil de ces brèves retrouvailles vouée à une issue fatale et nécrophile... Mais tout véritable sadomasochisme n'est-il pas nécrophile ? Quand sadisme et masochisme vrais se rencontrent, il ne reste qu'une alternative, disait, je crois, le philosophe Gilles Deleuze qui fut pourtant un fervent adepte de Sacher-Masoch avant d'en frayer lui même les chemins tortueux : "fuir ou périr". Bon... tout ceci pouvant être riche en réflexion mais quand même pas très anodin et joyeux, revenons plutôt à Petit Ours brun dont la dernière question toute candide était ... ? Parions que vous avez oublié, bande d'amnésiques :"dis papa, pourquoi t'aimes fesser Maman ?" Tiens, n'aurait-il pas osé demander : "dis papa, pourquoi t'aime recevoir des fessées de Maman ?" Scénario moins courant mais qui existe aussi dans certains couples !
Ellie C. 10519 - 27/03/2014 09:56:39 modifié le 27/03/2014 09:58:10 Je pense que les petits ours brun ça ose tout ! Il trouverait même ça surement pas plus étonnant. Après tout, lui aussi à le droit de pleurer et d'apprendre à vider le lave vaisselle. Je suis pour l’égalité des droits des garçons avec ceux des filles. J'avoue que j'ai tendance à prêcher pour ma chapelle, mais si Mike me demande une page blanche pour son blog, je prêche immédiatement pour la sienne et avec délectation. (je mange beaucoup de gâteaux et de sucreries en ce moment...Ça va mal finir ! )
mikesp 10520 - 27/03/2014 10:55:49 Merci Ellie, je vais d'ailleurs y penser. ceci dit, le post de Dame Iris (qui n'est pas Mère-Grand, faut pas confondre,) m'interpelle. je crois aussi que dans grand nombre de relations domination-dominé ( le terme est un peu dur mais je n'en trouve pas d'autre ) Je disais donc que dans ces relations particulières, il y a forcement une dose d'amour plus ou moins importante et visible, mais elle existe. Etre fessé ou donner une fessée n'est pas un acte anodin comme on choisit un paquet de fraises tagada dans un super marché. A part quand la mayonnaise ne prends pas, j'aime celles ou ceux qui me fessent et j'aime celles ou ceux que je fesse. Ce n'est pas le même amour qui peut lier deux être passionnément et les unir dans une vie commune. Mais si la fleur éclose est différente, le bourgeons est identique. Comme la fessée, les approches, les méthodes et les conclusions sont multiples il en va de même pour les sentiments d'amour. Comment d'ailleurs pourrait-il en être autrement, on offre pas son corps aux châtiment qu'ils soient soft ou rude sans aucun sentiment pour la ou le partenaire même si ce sentiment peut aussi être de la haine. Mais l'amour et la haine ont une frontière commune qu'il est aisé de franchir et je pense même qu’ils sont une médaille unique, mais comme toutes les médailles, à deux faces. En fait je ne fais que rapporter éternelle vision d'un côté clair et l'autre obscur d'une même sphère. Je ne peux l'affirmer, mais je pense que toutes relations de n'importe quelle ordre sont imprégnées d'une dose d'amour si minime qu'elle soit. Elle devient évidement plus passionnée quand il s'agit d'un rapprochement corporel et spirituel qui touche à l'intime que ce soit par la claque ou la caresse. L'histoire du "Portier de nuit" n'a pas été filmé comme un vulgaire feuilleton. L'auteur touche là aux relations violentes entre tortionnaire et victime et sur les traumatismes engendrés qui peuvent osciller entre le mépris, la haine, la vengeance, la revanche, l'oublie, mais également provoquer des émotions complètement inverses. L'être humain est à ce point compliqué et contradictoire, mais contradictoire seulement en rapport avec ce qu'on impose qu'il soit, sans doute une façon d'éviter de réfléchir à ce qu'on est vraiment et qui pourtant, conduirait à mieux se comprendre.
petit canaillou 10521 - 27/03/2014 21:22:27 modifié le 28/03/2014 07:50:30 J'ai vu ce film dont parle dame Iris: "Portier de nuit" Autant qu'il 'm'en souvienne l'actrice principale devait être Charlotte Rampling. C'est vrai que quand je l'ai vu il doit bien y avoir pas loin de 38 ans je l'ai trouvé très dérangeant. Avec le recul je conviens que ces rapports ambigus existent bel et bien. Je me garde de juger ce que je ne comprends pas.
Iris 10522 - 28/03/2014 02:44:41 modifié le 28/03/2014 03:15:05 Un affectueux coucou posthume et des pensées émues envers ce passionné de la fessée et grand amoureux de la mer dont beaucoup ici se souviennent à coup sûr, Pyropigist, qui, en cette nuit, vient tout juste de quitter notre monde pour naviguer vers d'autres rivages.
Ellie C. 10523 - 28/03/2014 07:18:34 Je lui souhaite d'avoir pu sauter dans le bateau de Fantasmaginaire. Salut Pyropigist... Petit Chaperon
petit canaillou 10524 - 28/03/2014 07:52:34 Je me joins à vous pour lui souhaiter un bon voyage dans le paradis de notre univers particulier.